Retraite des professionnels de santé : mode d’emploi et préconisations
Si la carrière d’un professionnel de santé est dense, le passage à la retraite peut-être plus difficile à vivre. La diminution des revenus est notamment l’une des principales préoccupations. Il existe néanmoins des moyens de s’y préparer au mieux afin de ne pas subir ce changement de statut et éviter un changement radical niveau de vie.
Pour se préparer de la meilleure manière à la retraite, il est nécessaire pour les professionnels de santé de comprendre le fonctionnement des retraites de base, complémentaires et supplémentaires : cotisations, organismes de retraite, âge de départ ou encore calcul de la pension.
Retraite des professionnels de santé : quand ? comment ? pourquoi ? Alyor vous apporte les réponses à vos questions.
Comment fonctionnent les cotisations retraite ?
Comme pour un grand nombre de travailleurs, la retraite des professionnels de santé se prépare dès les premières années de carrières par le biais des cotisations. Ces derniers cotisent auprès de deux ou trois régimes :
- Le régime de base des professions libérales
- Le régime complémentaire contrôlé par chaque section professionnelle
- Le régime Avantage Social Vieillesse (ASV), réservé aux professionnels de santé conventionnés. Les cotisations versées via l’ASV sont prises en charge par la Sécurité Sociale à hauteur de deux-tiers.
Des points sont ainsi accumulés à chaque trimestre de cotisations.

Quels sont les différents organismes de retraite ?
Plusieurs caisses sont spécifiques aux professionnels de santé :
- La CARMF pour les médecins (généralistes et spécialistes)
- La CARCDSF pour les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes
- La CAVP pour les pharmaciens
- La CARPIMKO pour les auxiliaires médicaux (infirmiers, orthophonistes, orthoptistes, masseurs-kinésithérapeutes et pédicures-podologues)
- La CARPV pour les vétérinaires
- La CIPAV pour les professions libérales non règlementées (notamment psychologues, diététiciens ou encore ostéopathes).
L’autre caisse majeure est la CNAVPL (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales). L’ensemble de ces caisses est en charge de la gestion de la retraite de base et de la retraite complémentaire des professionnels libéraux de santé.
A quel âge partir à la retraite ?
Si l’âge de départ à la retraite diffère selon les volontés, son minimum légal est fixé à 62 ans pour le régime de base. Quitter ses fonctions à cet âge ne permet pas néanmoins de toucher une retraite complète.
Pour obtenir une retraite avec un taux plein, il faut soit avoir cotisé un nombre suffisant de trimestres soit atteindre un âge entre 65 et 67 ans.
Concernant le régime complémentaire et l’Avantage Social Vieillesse, l’âge minimum de départ à la retraite est fixé à 65 ans.
Comment calculer sa pension de retraite ?
Le calcul de votre pension de retraite est une équation à 3 « inconnus » :
- Le nombre de trimestres cotisés et donc de points accumulés.
- La valeur connue d’un point au jour de la liquidation de la retraite
- Le taux de liquidation de la retraite. Ce taux peut être revu en fonction de votre âge et du nombre de trimestres cotisés.
(points cumulés X valeur d’un point) X taux de liquidation = montant de la pension
Si vous souhaitez un départ à la retraite anticipé ou ne pas subir une décote du taux de liquidation, il vous sera possible de racheter des trimestres. Ce rachat de points permettra d’augmenter votre pension.
Que nous apporte une retraite supplémentaire ?
Les professionnels de santé libéraux connaissent une baisse de revenus plus importante que les salariés lors du passage à la retraite. Afin de réduire cet écart, il est recommandé de souscrire à une retraite supplémentaire afin d’optimiser ses revenus notamment par un plan d’épargne retraite. Depuis le 1er octobre 2020, le PER a ainsi remplacé les contrats Madelin qui étaient souvent souscrits dans le cadre d’une retraite supplémentaire.
Le PER bénéficie d’une exonération fiscale puisque les versements sont déductibles de vos revenus et bénéfices imposables. Le PER peut également être versé sous forme de rente viagère ou de capital.
Et la réforme des retraites dans tout ça ?
Le gouvernement a initié une réforme qui consisterait à créer un régime universel, sans caisses autonomes. Cette mesure aurait pour conséquence une baisse des retraites versées aux professions libérales. En cas d’application de cette réforme, la mise en place d’une retraite supplémentaire serait d’autant plus avantageuse afin d’assurer une pension conséquente au moment du départ à la retraite.
Préparer sa retraite : premiers pas
Préparer, anticiper, vérifier : votre départ à la retraite débutera bien avant ce que vous pouviez imaginer !
Dès 40 ans, il est recommandé de vérifier l’ensemble de ses données sur le site https://www.info-retraite.fr/portail-info/home.html. Vous trouverez également sur ce site l’ensemble de vos cotisations d’assurance vieillesse.
Toutes les périodes durant lesquelles vous avez travaillé ont été prises en compte ?
Celles-ci correspondent bien aux cotisations versées ?
Quelles sont les caisses dont vous dépendez ?
Une simulation pour permettra également de calculer le montant de vos droits. Vous pourrez aussi estimer l’évolution de vos revenus et définir quelles épargnes vous permettront de réaliser vos projets de vie.
Ces vérifications et cette anticipation aura pour conséquence de vous préparer au mieux à la retraite, d’optimiser votre épargne et de bénéficier des opportunités fiscales notamment celles offertes par le PER.
N’oubliez pas ! Votre demande de liquidation des droits doit être engagée au moins 6 mois avant la date souhaitée de départ à la retraite !